Cela ne nous appartient pas !

à la grâce de Dieu...

7/8/20252 min read

« Aujourd’hui, samedi 5 juillet 2025, la nouvelle est tombée : un prêtre s’est suicidé. Le père Matteo Balzano, 35 ans. Un autre cri qui n’a pas été entendu. Une autre âme écrasée dans le silence. Nous sommes prêtres, mais nous sommes des hommes. Et le ministère fait parfois mal.

Il fait mal de célébrer la joie des autres avec un cœur épuisé. Il fait mal de sourire à l’autel et de pleurer dans sa chambre. Il fait mal d’écouter mille confessions sans avoir personne à qui confier sa propre douleur. Il fait mal d’être vu comme fort alors qu’on ne tient plus qu’à un fil. Il fait mal d’entendre des exigences… et presque jamais un « comment vas-tu ? »

L’Église que nous appelons notre maison paraît parfois aussi froide qu’un protocole. La fraternité est devenue une formalité. L’écoute, une exception. La souffrance, un scandale à dissimuler. Les prêtres ne font plus confiance aux prêtres. Encore moins, certains de nos évêques. Il y a de la compétition là où il devrait y avoir de la compassion.

Et les laïcs, pour la plupart, nous veulent sous forme de statue : toujours debout, toujours souriants, toujours disponibles. Ils veulent des bénédictions, ils veulent des messes, ils veulent des réponses. Mais presque jamais ils ne demandent : « Tu vas bien ? »

Nous vivons dans un système qui valorise la productivité mais méprise l’âme. Qui exige un don total, mais offre peu d’attention.
L’obéissance est devenue une excuse pour imposer le silence. Et la solitude est devenue la compagne fidèle de bien des autels.

Matteo n’est pas mort de faiblesse.
Il est mort d’abandon.
De surcharge.
D’invisibilité.

Et demain… tout continuera comme avant. Parce qu’au fond, il est plus facile de louer les morts que de prendre soin des vivants.

P. Rodrigo Rodrigues »

Ce texte, partagé des milliers de fois, n’est pas une simple réaction émotive. Il pose une question cruciale à l’Église : voulons-nous des prêtres forts ou des hommes aimés ? La mort de don Matteo Balzano ne doit pas être un fait divers. Elle doit être un appel à écouter, à soutenir, à accompagner. À faire de l’Église une maison réellement fraternelle.